tale as old as time
( am i gonna be a star. )tu avais cette sensation dans le ventre. ce stress, cette excitation, cette peur qui t'handicapait autant qu'elle te galvanisait. tu voulais partir tout en restant auprès de ta famille. ton rêve t'appelait, t'acclamait tel un héro de guerre prêt à sortir l'amérique des méandres dans lesquelles elle s'était fourrée, et ta famille tentait de te retenir pour ne pas te voir t'envoler pour ne jamais revenir. tu avais tout misé sur ce projet de restaurant turque sur les grandes avenues d'hollywood. tu savais que ces gens aimaient l'exotisme, ils aimaient la nouveauté, la fraîcheur, ce qui faisait "cheap" et "chic" à la fois. tu avais déjà tout prévu, ton restaurant était en construction et tu allais sur les lieux pour finaliser la décoration. tu t'installais là-bas, à vie, avec l'espoir de pouvoir rapatrier ta famille une fois la fortune affermie. tu partais pleins d'espoirs, tu arrivais en larmes. ce que tu avais prévu ne se passait absolument pas comme prévu. tu n'avais pas anticipé la crise des subprim, tu n'avais pas intuité la perte de pouvoir d'achat. tu te retrouvais avec une restaurant turc sur les bras qui te coûtaient plus cher que ce qu'il ne te ramenait. tu devais faire face à la situation: aussitôt arrivé, tu devais fermer. le rêve brisé, ton nom déshonoré, ton exil de ton pays liquidé. tu ne pouvais pas rentrer, mais tu ne savais pas comment rester. c'est alors que la solution c'est livré à toi: tu devais travailler au niveau de tes études.. c'est à dire pour pas grand chose. car, contrairement aux américains, chez toi l'école n'était pas obligatoire, les diplomes n'étaient accessibles qu'aux grandes familles du pays et tu n'en faisais pas parti. malgré le fait que toi et ta famille ayez relativement bien vécu de votre coté, vous n'étiez pas les nabab de votre quartier. et tu te retrouvais, aujourd'hui, à faire les jardins et à nettoyer les piscines des grandes familles de riches américains qui préféraient employer un immigré à moitié prix plutôt que l'enfant du voisin qui baillaient aux corneilles quand ils ne le surveillaient pas. tu es consciencieux, tu as le soucis du travail bien fait et rapidement, ton nom a fait le tour de soutport, ta nouvelle demeure. tu travailles depuis sur presque dix maisons en roulement, et tous te recommandent chaudement sur plusieurs chantiers. tu te vois même obligé de refuser quelques propositions alléchantes, faute de temps. tout ceci t'as donné un nouveau rêve: pourquoi ne pas monter ton propre business d'entreteneur d'extérieur? tu y songes, tu y penses, très fortement.. mais tu as peur de rechuter, de retomber, que ton affaire prennent l'eau comme la première.. et cette fois-ci, tu n'aurais surement pas la force de t'en relever.
( are you with me. )elle puait le gin et la vodka. cette haleine putride que l'on a le lendemain des soirées trop arrosées, elle l'avait avant même que le soleil ne commence à pointer le bout de son nez. tu la connaissais, tu la voyais toutes les semaines, installée sur son transat de soie tendue, à se dorer la pillule. elle te regardait parfois, mais souvent pour corriger chacun de tes gestes, pour te montrer là où tu avais fauté. à dire vrai, tu la regardais comme une enfant; elle avait peut être quelques années de plus que toi mais n'en avait pas l'étoffe. il ne pouvait en être autrement. elle était plus veille que ta soeur, tu ne pouvais imaginer quoi que ce soit d'autres avec ce corps fébrile qu'était le sien. et ce soir-là, c'est ton instinct fraternel qui est ressorti, quand tu la croisais complétement bourré, à courir les seins à l'air dans les rues de soutport. tu l'avais rattrapé au vol pour la prendre sur ton épaule et la ramener chez elle. elle parlait, un peu trop, mais elle était toujours consciente. tu connaissais sa maison, tu connaissais les cachettes des clefs de la demeure, et elle savait se taire quant il en venait à ne pas se faire griller par ses parents. elle avait réussi à se taire, pendant que tu la trainais dans l'aile de sa chambre, quand tu la déshabillais pour la mettre sous la douche et la nettoyer de l'odeur âcre de liqueur qu'elle portait, quand tu l'avais mise en pyjama pour la coucher, avec une aspirine et un verre d'eau sur sa table de chevet. tu étais parti, sans un bruit, une fois que la jeune s'était assoupie. elle était paisible, elle était divine. tu avais embrassé son front, comme tu l'aurais fait avec necla, ta soeur. cecylia était une petite princesse, une fois passée la crise d'adolescence attardée. et le lendemain, tu étais venue travailler comme si de rien n'était. tu passais le filet sur l'eau translucide de la piscine pour attraper les quelques feuilles inexistantes qui étaient à la surface. c'est alors que tu la vis paraitre, en maillot blanc, renforçant légèrement le hâle de sa peau. elle portait de grosses lunettes de soleil, couvrant la moitié de son visage. tu rigolais doucement.
hangover? elle fit un geste sec de la main, portant son autre à sa tête. tu avais visé juste. elle s'installait sur son transat, comme à son habitude, et se mit à bronzer. elle soupirait, pendant que tu continuais de travailler non loin d'elle.
thank you, about last night.. i don't know how i would have possibly end if you didn't rescue me.. tu hochais de la tête.
pleasure's all mine, miss swire. et tu retournais à ton affaire. tu ne voulais pas qu'on puisse te dire quoi que ce soit sur ton assiduité au travail. elle semblait perplexe, puis se levait et retournait à l'intérieur de la maison. tu haussais les épaules, sans te préoccuper plus que cela de son changement de planning qui n'était pas commun. et puis, dix minutes plus tard, un cri résonnait. un cris strident, venant de l'intérieur de la maison. ni une, ni deux, tu lachais tes ustensiles et te lançais vers la source de l'alerte. quelqu'un avait-il réussi à entrer dans la maison? était-il en train de porter atteinte à la vie ou à la pureté de la jeune femme? tu courrais, jusqu'à arriver dans la chambre de la jeune fille, où le spectacle sur lequel tu tombais n'était pas celui auquel tu t'attendais. elle était là, installée sur son lit, à glousser en te regardant. ses longs cheveux blonds éparses sur ses épaules glissaient jusqu'à la pointe de ses seins pour les masquer légèrement. le reste de son corps était nu. totalement nu. ton regard la balayait rapidement avant de comprendre. tu fermais les yeux et te retournais, pour ne pas la voir.
miss swire, why did you just shout that loud..? elle se levait, tu l'entendais. le bruit fin des tissus se mouvant au gré de ses gestes, le sourd toucher de ses pieds sur ce parquet ciré. elle s'approchait de toi, collant son corps frêle et glabre contre le tien, passant ses bras sur ton torse enduit de sueur. tu ne bougeais pas, pétrifié et quelque peu émoustillé.
i had to do something to get you in here.. elle glissait ses mains sur tes hanches, parcourant chaque parcelle de ta peau de la pulpe de ses doigts.
my parents won't be here for quiet a time.. elle avait glissé sa main sous ton short, parcourant la couture de ton boxer, juste au moment où tu te retournais pour l'agripper violemment à toi et l'embrasser. tu ne pouvais malheureusement plus résister à l'appel d'une chaire aussi belle et aussi pure. elle entourait rapidement de ses cuisses ta taille, collant son buste au tien, laissant tes mains parcourir son dos, ses fesses. tu la désirais, malheureusement. tu l'envoyais sur le lit avant de t'appuyer contre elle, l'écrasant de tout ton poids. la suite n'était qu'une simple continuité des choses. que vous avez réitéré deux fois dans l'après-midi.
tu t'en voulais. elle qui était plus vieille, voilà que tu la profanais de ton corps de jeune éphèbe. mais, comment résister à une telle dépravation et à de tels réactions? comment ne pas satisfaire les besoins d'une midinette qui en demandait encore et encore? c'était la première fois que cela arrivait, mais ce n'était certainement pas la dernière..
( can you feel my heart again. elle devait arriver d'une minute à l'autre. perplexe, étonné, tu attendais. si un jour quelqu'un t'avais dit qu'elle quitterait la turquie pour venir ici, tu te serais étouffé de rire. elle qui avait manifesté, contre ton gré, pour l'indépendance de la grèce, pour qu'elle revienne vers la turquie plutôt qu'à ses fous capitalistes menant l'europe, elle qui était l'une des plus ferventes amoureuses de son pays, là voilà qui arrivait aux état-unis. à dire vrai, tu craignais légèrement cette arrivée. avait-elle perdue la tête et voulait faire sauter l'avion en plein vol, comme jadis d'autres l'ont fait? tu étais tendu, perturbé, tu trainais dans les allers de cet aéroport trop luxueux et trop pompeux. l'avion venait d'atterir, et les gens commençaient à sortir. tu la vis marcher, valise roulante derrière elle, devant surement peser une tonne. tu soupirais. elle passait les dernières barrières de sécurité, lâchait son sac et te courrait dans les bras. tu souriais, ouvrant en grand l'espace de ton buste pour l'accueillir du mieux que tu pouvais.
cem! nasıl gidiyor? tu souriais. ce petit accent du sud qui te plaisait.
big sister, i'm fine and you? the flight hasn't been too long? elle faisait un geste théâtrale, mimant une fatigue extrême, te tombant encore plus dans les bras. tu la retenais, elle qui pesait une quarantaine de kilos toute mouillée.
very long. I am very tired. can we go home? elle était mignonne, quand elle essayait de parler anglais. tu hochais, et te dirigeait vers ses bagages. elle t'arrêtait en chemin.
but first, i have to say something. i'm not alone here. et elle tournait la tête vers les autres arrivants. tu n'aimais pas ça. tu fronçais les sourcils.
yasemin seni neredesin ? elle hurlait presque dans l'aéroport, mais tu ne pouvais pas lui dire d'arrêter. tu étais pétrifiée. avais-tu donc bien compris ce qu'elle avait dit? tu suffoquais.
wait.. what?! ton regard balayait les nouveaux arrivants avant de se bloquer dans ces yeux magnifiques. ses cheveux noirs, qu'elle venait de libérer de leur niqab, volaient au gré de ses pas, laissant enfin son visage à l'air et à la vue de tous. tu n'étais pas le seul à la regarder, tu le savais. mais à dire vrai, tu t'en fichais. elle était divine, elle était magnifique. elle arrivait à ta hauteur en quelques pas.
hello, cem. tu lui souriais et t'approchais d'elle, passant un bras dans son dos pour la serrer fort contre toi. un flot de sentiment fort et contradictoire t'ennivrait. tu aimais ce contact autant que tu le détestais, le ramenant à tes meilleurs souvenirs comme à tes pires instincts.
ceren.. what are you doin here? elle regardait necla, les yeux pleins de gênes.
necla.. this is your turn to speak. you have to tell him. ta soeur regardait ses pieds. quelque chose de moyennement bon s'annonçait.
necla? elle relevait difficilement le regard, balayant l'assemblée de droite à gauche, sans vraiment te voir. elle se mordillait la lèvre. tu attendais.
cem.. if i left turkey, it's for something big.. i'm with child.. hamileyim. ton monde s'écroulait. à peine arrivait qu'elle te mettait déjà dans l'embarras le plus intense. ta grande soeur de vingt-huit années étaient enceinte et venait accouchée en amérique avant que cela ne se voit. tu grimaçais, tu passais une main dans tes cheveux. tu ne savais plus quoi faire. mais il fallait décompresser, détendre cette atmosphère déjà bien tendue. tu rigolais doucement et les regardais, tour à tour.
necla, ceren: welcome to america.